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L'élégancedeslivres
29 juillet 2021

Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall Gaëlle Fonlupt Éditions d'Avallon

Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall

Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall

Gaëlle Fonlupt

Éditions d'Avallon

En librairie

 

Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall

Finaliste du concours Les Talents de demain 2020

En lice pour le prix Hors Concours 2021

Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall

Merci beaucoup aux Éditions d'Avallon pour l'envoi de ce magistral récit et pour la sublime dédicace de Gaëlle Fonlupt

Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall

Mon avis :

Émouvant, « Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall » est un kaléidoscope pictural empreint de sollicitude. L’histoire a plusieurs rives. Entrelac et lever du voile sur les hôtes des pages, tous dans les mouvances d’une vie en quête de sens et de reconnaissance. Ils ont cet âge commun de l’ampleur des intériorités. Le point du centre de l’infinie expérience qui change de couleur selon les jours et les amplitudes d’espoir. Tableau de Chagall :

« Quand j’étais petite, je voulais vivre dans un tableau de Chagall, barbouillée de couleurs au milieu des cheveux ailés, des soleils bleus et des musiciens acrobates. Je crois qu’au fond, c’est toujours le cas. »

Lou est malade. Très. L’écueil qui se heurte au corps, à la mémoire arrachée de son ciel. Les draps blancs d’une psychiatrie sont trop froids et lisses pour qu’elle s’abreuve à la source des guérisons. Incompréhension, soins anonymes, la folie guette Lou qui, pourtant est notre semblable croisée sur la route. Faut-il que les turbulences de sa vie brisent les barreaux de sa prison mentale ? Chagall pleure, l’humanité est un orage, perdition. S’échapper de cet enclos où la peur crisse et les gestes d’apaisement ne sont que des diktats, des épreuves. Les murs qui l’entourent ne peuvent rien faire. C’est le mythe de Sisyphe. Ils sont nommés pour exécuter les frontières. Les soignants pris en tenailles entre le soin et la compassion et la brutalité des indifférences. Gaëlle Fonlupt écrit avec la beauté des couleurs. Chagall retient subrepticement pour elle et nous lecteurs, le passage d’une écriture époustouflante et empreinte de cette humanité qui ne se voit pas au croisement des routes ordinaires. Ici, c’est la vie qui est socle. Rien ne peut être coutumier et banal. Les rencontres sont les lois des attitudes et des secrets enfouis. Louiza et Nils… Formes et flous, Chagall s’éloigne et cède sa place à la photographie. La belle Louiza est photographe, en errance. Le Vietnam pour toile de fond. Nils est lui aussi dans ce pays aux mille variétés et paraboles. Autre quête, autre espoir ambitieux. Diplomate, jouant des coudes dans la cour des grands, dans cet espace où l’idiosyncrasie politique, culturelle et sociologique va lui apprendre à tenir le pinceau en main.

« Tes ambitions diplomatiques, mes errances ce photographe ratée, mes déceptions ratées. Puis je te demande ce que tu veux faire plus tard. -Victor Hugo ou rien. »

Le récit rassemble l’épars. Il travaille avec de l’or et cette formidable capacité à entrevoir le fond des choses, des êtres et des cheminements où le hasard n’a aucune place. Juste celui de dévoiler le filigrane en advenir. « Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall » est un clair de lune. Chagall ouvre la voie et délivre le message des hommes et des femmes dont les vies sont des recherches essentialistes. Gaëlle Fonlupt vit son livre à l’orée d’un sous-bois, les clefs des existences à renouer immanquablement. Ce livre est interlude et force vive. Et bien au-delà de son bleu-nuit il est magistral. Un tableau a accrocher pour renaître. Finaliste du concours Les talents de demain 2020 et aussi en lice pour le prix Hors Concours 2021. Publié par les Éditions D’Avallon.

 

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