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L'élégancedeslivres
14 avril 2022

Le Compagnon idéal Isabelle Minière Serge Safran éditeur

Le Compagnon idéal

Le Compagnon idéal

Isabelle Minière

Serge Safran éditeur

En librairie

Le Compagnon idéal

Merci beaucoup aux éditions Serge Safran éditeur pour l'envoi de ce roman très sensible et passionnant & Isabelle Minière pour la belle dédicace.

Le Compagnon idéal

Mon avis :

« Et que si c’est pas sûr

c’est quand même peut-être » Jacques Brel, Ces gens-là.

Contemporain, doté d’une finesse hors pair, « Le Compagnon idéal » avec un C majuscule est une mise en abîme fascinante qui interroge les arcades psychologiques.

Eva est une jeune femme au libre-arbitre avéré. En plein charme d’un bovarysme affirmé, calme, effacée (trop), elle semble pour sa famille, décalée voire fragile, mélancolique et démunie. Eva rêve, invente, mythomane étrange. Elle semble pour les autres perdue dans vie et ses mouvances. Eva côté ville travaille pour Chloé, une jeune entrepreneuse ambitieuse, fausse, et effrontée. Chloé va inviter Eva pour son anniversaire. Une anguille sous la roche, elle veut lui présenter son frère Jimmy ou Jeff ou… Eva saisit la balle au bond. Elle va renouer avec son être intérieur. Enjouée, délivrée, olympienne, l’heure de la formation a sonné. Eva est gaie, aérienne, vivante et profondément naturelle. Jimmy lui laisse ses coordonnées. Mais voilà ! Isabelle Minière avance les pions, bouscule les codes. Eva, chez elle, dans son spartiate continue la romance à voix basse. Quel est cet écho ? Rêve ou réalité ? Fantasme ou fait ? Eva parle à Jeff, Jimmy. On a l’impression de voir un écran de télévision brouillé. On ne sait plus, et c’est bien. On pense le réel, il s’échappe. La trame est un délice, un huis-clos d’orfèvre.

« Je l’ai inventé, il m’a inventée. On s’est réinventés, comme dit l’autre ! Réinventions du grand confinement. »

Jimmy et Eva vont « se confiner » dans l’appartement d’Eva. Lui, quitter sa mère castratrice. Elle, Diogène, indépendante, solitaire et secrète. Ils vont s’assembler.

« Quelqu’un qui vous aime, c’est la preuve que vous êtes aimable.C’est la première fois de ma vie que j’ai une preuve. »

Des attestations pour sortir , un peu, beaucoup, passionnément. Le télétravail pour Jimmy et pour Eva au chômage partiel, les petites attentions qui font les grandes rivières. L’Alcazar-cocon éveille ces deux êtres abîmés par les préjugés et le manque de confiance de parents qui transposent sur leurs enfants leurs névroses et turpitudes. Le rituel au cadran des heures caresses, sourires, jusqu’au jour où la police frappe à la porte, et pour cause.

Disparus des radars familiaux, les mères inquiètes et pour Eva,que sa mère pense en danger, la mal-aimée, l’ignorée du père, ils veulent pour elle l’hospitalisation d’office. Seulement voilà …..

Eva, pourtant si belle, authentique, intègre, entre mythes et mirages résistera.

« La vie est une question de comparaison. »

« La mère, la sœur, la police, tout ça attendra. »

Entre une profondeur intrinsèque, la traversée du miroir, « Le Compagnon idéal » est intranquille, nocturne, tenace et lucide. Il excelle les flous, car je ne vous ai pas tout dit. Il divinise les psychés . Stimulant et existentiel, il est plus que plausible. La solitude est parfois une armure ou une biche blessée dans les bois. Ce livre éclairant et particulièrement sensible, octroie l’as de cœur aux fantasmes.

On est sur le quai d’une gare dont on ignore jusqu’au point final la chute en advenir.

Chapeau bas !

Un livre-clairière dont les essences laissent sans voix. Isabelle Minière est une auteure à suivre des yeux tant ses écrits ont la grâce de l’humanité. Publié par les majeures éditions Serge Safran éditeur.

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