Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'élégancedeslivres
12 juillet 2022

Sur les chemins de non-retour Jean-Pierre Otte Revue NUNC Éditions De Corlevour

Revue NUNC n°50-51 | Editions Corlevour

Sur les chemins de non-retour

Jean-Pierre Otte

Illustration de couverture à la cire par Jean-Pierre Otte

Revue NUNC

Éditions de Corlevour

En librairie

Revue NUNC n°50-51 | Editions Corlevour

Merci beaucoup aux éditions de Corlevour & jean-Pierre-Otte pour l'envoi de ce magistral écrin poétique.

Revue NUNC n°50-51 | Editions Corlevour

Mon avis :

Somptueux « Sur les chemins de non-retour » sauve le monde. Il souffle sur les braises encore vives et signifiantes. L’effusion attise les réponses. Ombres se miroitant sur les murs. Jean-Pierre Otte délivre le passage, octroie la voie. La capacité d’un poète assigné à la rémanence . Que c’est beau, voluptueux et théologal !

« Celui qui disparaît en lui-même se retrouve. » « C’est un droit d’asile en toi-même qu’il va falloir obtenir. »

« En nous délestant par degrés, de celui que l’on fut. »

L’empathie libellule, le regard altier. Comprendre les définitions mêmes des métamorphoses plausibles. Femme blessée dans sa chair, brouillard opaque, la mémoire qui dérive et se cogne sur les rochers immanquablement. Les mots étincellent, illuminent. Le seuil d’un labyrinthe vertueux, où le premier pas déforme les apparences malencontreuses et sournoises. Les poèmes résolument précieux, attentifs sont salvateurs. Mappemonde d’un jour universel, celui de l’hédonisme, du temps présent. Une farandole altruiste, un alphabet magnanime, ici on pleure tant les réponses se forment lettre après lettre. « Et se relever seul / d’une solitude pleine de résonance / dans la nuit épaisse et presque palpable / où les échos s’estompent en creux / tels les bruits blancs des cannes d’aveugles. »

Jean-Pierre Otte rassemble l’épars. Glaneur et assoiffé. L’ivresse de collecter la rédemption, étoile décrochée du ciel des amertumes. Figer le temps d’un confinement, ne prendre que sa part, celle d’un roi des mots. « Sosies des autres et sosie que l’on est pour soi-même. / On ne se méfie jamais assez des sociétés d’acclimatation. »

Écrire ainsi, « Il arrive alors que l’on laisse couler / sous le plafond des eaux opaques, sans plus / pouvoir refluer en surface, en ayant à l’esprit / la dernière image d’une fillette qui saute à la corde / traçant autour d’elle la sphère où elle s’enferme. »

Marelle entre ciel et terre, regain et battements d’ailes d’un macrocosme à flanc de colline. Retenir cette sève et rendre hommage au poète, au veilleur, à l’homme écrivain et passeur. Entendez-vous le crissement du crayon papier sur la feuille, bousculée par le diktat de nos mirages ? Il certifie le passage du gué, les murmures de nos cœurs. Tout va changer par sa grâce et sa haute intelligence.

« On passe à la trappe de l’instant, le dehors vole / en éclats puis se recompose ainsi qu’une verroterie, / et quand la chance décroît, il faut s’en remettre / à l’arc-en-ciel tombé sans bruit par-delà la clôture. » « Lever l’ancre, lâcher-prise, larguer les amarres. »

Myriades en plein vol, les migrations-signes. Mot de passe,/pour ceux qui deviennent invisibles à nos yeux/ mendiants sous l’imposte d’une porte aux pastorales d’opéra... »

Fuir, disparaître, nager en pleine mer, l’oublieuse vénérée. Étreindre les fragments, mimétisme loyal et assumé, renaître dans l’aube d’une trame solfège. Jean-Pierre Otte, virtuose, humaniste, pur comme du cristal. Dans la perfectionniste revue poétique NUNC.

Publié par les majeures Éditions de Corlevour. À noter une magnifique première de couverture , illustrée à la cire par Jean-Pierre Otte.

Publicité
Publicité
Commentaires
L'élégancedeslivres
Publicité
Archives
Publicité