Armer la rage pour une littérature de combat Marie-Pier Lafontaine Éditions Héliotrope
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Armer la rage pour une littérature de combat
Marie-Pier Lafontaine
Éditions Héliotrope
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" Armer la rage pour une littérature de combat ", est un manifeste efficace.
L’ultime slogan de survie.
Un essai d’utilité publique.
Le point d’appui d’une littérature qui vibre et cogne.
Armer la rage, écrire, briser les carcans, les diktats dont se cuirassent les victimes.
L’intense révolte, les mâchoires serrées, dans une urgence vitale.
Marie-Pier Lafontaine est à la barre symbolique. Elle témoigne, dédie, sacrifie les faux-semblants, réajuste les vérités.
Elle prononce, acclame, donne le pouvoir à l’alphabet dont d’aucuns n’osent s’affranchir. Elle, si. Et pour nous, l’ultime force.
Les traumas sexuels, femmes éclatées, dans cette vulnérabilité, soumises aux peurs et aux filatures.
Le harcèlement sexuel, les menaces de viol, le sentiment d’insécurité.
Cet essai décortique les diktats, les chocs traumatiques, qu’ils soient directs, indirectes, ou insidieux.
L’ostracisation d’une parole, de l’écoute. Le système judiciaire où les violeurs s’en sortent indemnes. La peine dérisoire, les commotions et les chocs pour la victime à vie.
« L’hystérie féminine ferait apparaître la non-fiabilité du témoignage. »
Éviter le viol, frôler les murs, craindre les inconnus, « refuser de se déplacer à pied après vingt-trois heures sans être accompagnée. »
Les traumas sexuels, tous, de l’inceste, à l’harcèlement, aux attouchements, aux mains qui cherchent et trouvent dans le métro bondé, le corps à briser, le corps à détruire.
Le geste de trop qui attise la peur, le degré ultime des fragilités sans fin.
Marie-Pier Lafontaine sait. Victime depuis l’enfance, un père violent, incestueux, s’échapper dans le placard. Terrée, les genoux repliés, l’enfance Géricault, une femme combattante devenue. La parole est une arme. Le mot est indélébile.
« Même si « Je » est la somme de ses traumas, il n’en demeure pas moins que, dans l’écriture c’est « Je » qui donne des coups. »
Marie-Pier Lafontaine révèle l’auto-défense. Les clefs pour se défendre. Les tactiques d’esquive.
Rares et inexistants, les formateurs qui apprennent à rendre les coups. La femme n’est-elle pas capable elle aussi de se défendre ?
Combattre elle aussi son violeur ?
La mise en garde, apprendre à se méfier, traquée, soumise et apeurée.
Ne pas franchir la ligne jaune, jamais. Marie-Pier Lafontaine délivre un livre-fronton.
Comprendre la fuite avant que le loup ne surgisse du bois.
Serait-ce toujours ainsi et toute la vie, fuir ?
Ce livre absolument politique, féministe, donne les clefs pour affronter les traumas sexuels.
« Chaque fois qu’on me dit de ne pas vouloir lire mes textes par peur de cette intensité, je revis mon passé. Encore aujourd’hui, écrire sur ma famille réveille dans mes muscles et mes os une mémoire de l’effroi. »
Ce livre coup de poing est une arme. Le pouvoir exutoire d’une littérature de combat et de rixe intérieure.
La déclaration de guerre aux désastres des sociétés patriarcales, où l’homme est souvent considéré comme le pilier de la famille, où le jeune homme se croit tout permis, de toucher une femme inconnue ou pas, de contrer ses consentements.
La littérature ici, est dans l’universalité d’une parole authentique et elle touche en plein cœur le corps d’une femme meurtrie.
Femme proie, la violence de ce texte est pour toi.
La structure des douleurs, la littérature à l’instar d’un contre-poids aux coups d’un père.
La balise de la survivance.
« Donner à haïr le mot papa. »
Fuir le pays natal des intimités meurtries. Écrire les révoltes comme l’ultime droit.
Ne jamais se taire.
Après l’emblématique « Chienne » à lire et relire, « Armer la rage pour une littérature de combat » est crucial et devient un livre de devoir à partager sans modération.
Publié par les majeures Éditions Héliotrope.
E. L.
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