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L'élégancedeslivres
1 mai 2025

"L'enfant" Yànnis Palavos Traduit du grec par Anne-Laure Brisac Éditions Quidam éditeur

L'enfant

Yànnis Palavos

Traduit du grec par Anne-Laure Brisac

Éditions Quidam éditeur

L’heure affûtée à la grâce, vivifiante, dans cette gloire d’étreindre ce recueil de douze nouvelles, siamoises et sublimes.

La Grèce en apogée, pastorale, dans une langue poétique, au plus proche d’un humanisme inégalé.

L’enfance, le fil rouge, l’apothéose, un chemin dont on se s’écarte pas un seul instant.

Ici, respire la vie.

Les images, les mouvements, les paroles, le sens inné, conquis et majestueux de simplicité.

Le point d’altitude des textes, où émergent des histoires où arpentent les hommes, les femmes et des enfants.

Les habitus et les belles idiosyncrasies, le ciel, les poussières chaudes et sèches, les gestes, les regards, les destinées.

La Grèce à l’instar d’un arrière-pays, dont on entend, ce que l’on cherche dans la vie.

Les ermitages et les humilités, le pain frais, et les larmes.

Les plus nobles variations des fragments sensibles, quasi mystiques.

Un sentiment vif de lire l’universel.

Un enfant conte, ou dans un autre fragment dont il prend la main, il est un personnage, le point d’appui d’une scène vivante, magnétique, charnelle, dont on voit jusqu’à la couleur de ses yeux.

Dans un régionalisme où le paysage, une fenêtre, du pain sur la table, l’horizon et cette fraternité, sont le dehors et le dedans, le pur chef-d’œuvre de la vie et de ses attaches.

« Alors Anna se penche vers son sac et en sort une boîte. Elle est pleine de cerises, on les a cueillies ce midi. Je prends la main de Yànnis, j’ouvre ses doigts et je glisse dans le creux de sa paume quatre ou cinq fruits, les plus rouges. »

Le nord de la Grèce, un décorum qui devient l’absolu de ce livre sacré.

On ressent le poids de L’Histoire, les généalogies qui signent les rites, les souffrances, l’endurance et les transmissions gagnantes.

Les petits riens à l’instar de lucioles dans les nuits d’avant-garde.

L’écriture est en mission. Picturale, à petites touches, et l’on voyage encore plus loin, dans cet honneur d’atteindre la beauté même du verbe.

« Avant le barrage, à la faveur d’un méandre, le lac forme un torrent. Autour, au milieu des vergers qui descendent jusqu’à la rive, c’est couvert de platanes. »

La pureté enfantine qui voit le miracle dans la simplicité.

Dans cette alliance avec le respect de l’amour des belles personnes, façonnées avec la terre-mère, le poids culturel et les passations.

Les formidables cantiques de l’authenticité.

« Je me dis : en septembre, quand on aura cueilli les derniers fruits et que le gosse sera reparti, je planterai des chrysanthèmes autour de l’arbre et j’installerai un petit banc, quand il viendra, l’étranger pourra s’asseoir et écouter le vent dans les feuillages et le torrent qui gronde. »

Les nouvelles sont si délicates, intuitives, qu’elles s’emboîtent, citadelle grecque, où les paroles signent ce qui fût et résiste.

« L’enfant » le bouquet final d’un livre dont on désire la lecture à voix haute.

Christique, dans l’effluve du don et de la maternité, elle referme les mots matrice et spiritualité.

Yànnis Palavos, est dans ce macrocosme du premier mot.

Tout dire avec le cœur. Se laisser aller dans ce renom délicat et spéculatif.

Étreindre la traduction d’Anne-Laure Brisac, belle, intérieure, à l’instar d’un sentiment d’appartenance à « L’enfant ».

Publié par les majeures Éditions Quidam éditeur.

E. L.

 

 

 

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