Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
L'élégancedeslivres
Publicité
19 octobre 2023

Mon travail n'est pas terminé Thomas Ligotti Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabien Courtal Éditions Monts Métallifères

Mon travail n'est pas terminé - Et autres contes d'horreur e - Dernier  livre de Thomas Ligotti - Précommande & date de sortie | fnac

Mon travail n'est pas terminé

Thomas Ligotti

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabien Courtal

Éditions Monts Métallifères

Mon travail n'est pas terminé - Et autres contes d'horreur e - Dernier  livre de Thomas Ligotti - Précommande & date de sortie | fnac

Mon avis :

Acide, l’obscurité profonde, « Mon travail n’est pas terminé » de Thomas Ligotti est une descente en enfer.

Un roman crépusculaire, fantastique, sans issue possible.

On pressent d’emblée un classique, une référence. Ce genre de livre qui ne s’use pas au temps qui passe, ni aux mouvements sociétaux et sociologiques. Il est une métaphore intemporelle. Il explore les thématiques du travail. Les diktats et les prismes psychologiques. Dans une orée sombre, glaciale, quasi chirurgicale. Le récit est la démonstration intranquille du pouvoir du travail sur l’humain jusqu’à la folie.

C’est aussi un objet esthétique tant il comble le moindre rai de lumière plausible. Nous sommes dans les ténèbres mentales.

Frank Dominio est le mouton noir dans l’entreprise où il travaille en tant que chef de service. Mal considéré, voire méprisé par son supérieur. Il n’est pas écouté, ni pris au sérieux, malgré un projet prometteur qu’il présente maladroitement lors d’une ultime réunion avec ses collègues et Richard son chef. Sa parole n’est pas entendue. Il va enfouir son idée dans son ordinateur. Surveiller comme du lait sur le feu les moindres allers et venues. Ne pas bouger de son bureau de toute la journée. Il vit mal ce rejet. Il se doute qu’il est méprisé, voire harcelé par ses collègues insidieux et malsains. Ils lui mènent une cabale. « Quand tu veux tuer ton chien, tu dis qu’il a la rage ». Des bourreaux silencieux mais efficaces. De fil en aiguille, les responsabilités s’estompent. Il est relégué dans un bureau au sous-sol. Les signaux vifs de la décadence et du pouvoir de son supérieur sur lui. La chasse aux sorcières est lancée. Il est effacé du tableau et de l’organigramme. Un papier froissé, jeté dans la poubelle d’une grande entreprise qui va se restructurer. La sociologie est puissante et rebelle. Les diktats dévorent « Domino » surnommé ainsi par Richard . La chute d’Icare.

Le récit flanche dans la violence. « Domino » est aidé par une force mystérieuse. Lui, l’insatisfait, l’anti-héros, il a un levier en main, celui du cauchemardesque qui se profile.

Cette satire macabre, est la parabole caustique du monde du travail. La nuit absolue.

Les quatre nouvelles qui s’élèvent suite à « Mon travail n’est pas terminé » : « Contes d’horreur en entreprise » est la démonstration parfaitement réussie des mouvances d’un monde dont il faudrait se cuirasser pour résister. L’emblème fantomatique jusqu’à l’extrême des prismes du travail.

On garde les mâchoires serrées par une telle lecture dont on ne sort pas indemne.

Cette œuvre colossale est tenace et rigoureuse. Les ténèbres puissance dix, nous sommes dans l’obscurité et dans des forces occultes. La noirceur s’entrelace avec l’écriture surdouée. Les meurtres nébuleux, comme une interpellation face à l’injustice. Ce livre ne cède rien à la douceur. L’enjeu est ailleurs. Dans le paroxysme des possibilités humaines. L’âpreté sans antidote, jusqu’au paroxysme de l’horreur.

L’auteur contemporain comme l’exprime la quatrième du couverture est un personnage secret qui vit reclus, qui construit depuis 40 ans une œuvre singulière hantée par la folie, la ruine et le cauchemar… Considéré comme le principal héritier de Lovecraft.

Voyez le précieux de ce livre qui crisse comme sur de la glace par sa beauté étrange et ténébreuse. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Fabien Courtal. Publié par les majeures Éditions monts Métallifères.

 

 

Publicité
Commentaires
L'élégancedeslivres
Publicité
Archives
Publicité
Publicité