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L'élégancedeslivres
28 janvier 2021

La dixième muse Alexandra Koszelyk Éditions Aux forges de Vulcain

La dixième muse

La dixième muse

Alexandra Koselyk 

Éditions Aux forges de Vulcain

« Les hommes se penchent, acclament cette terre, mais maintiennent dans leurs yeux, la surprise de ce spectacle en plein hiver. »  J’écoute plus que je ne lis cette voix gorgée de l’épiphanie du monde. La nature et les mystères de la mort élèvent la sève d’un renouveau. « La dixième muse » est une belle histoire. Je voudrais rendre hommage au souffle invincible de ces muses. Dans l’appel de tous les entendements, ce livre est de loin la plus symbolique arcade ; de par une littérature de renom venue des profondeurs. Et c’est ici, dans cet instant même où l’on prend à pleines brassées ce qu’Alexandra Koszelyk nous murmure à voix basse. Le chant est gracieux, salvateur, éclat de lumière. Il suffit de chercher, de vouloir atteindre ce degré qui ne se prononce pas au grand jour mais dans l’entrelac des lignes si nobles et accomplies. Le Cimetière du Père Lachaise est dans le centre des réflexions intérieures en devenir. Florent est là. Jeune homme troublé par ce qui le dépasse. La métaphysique enclenche une trame nouée des muses diaphanes, belles aimantes et aimées de Guillaume Apollinaire. C’est lui, Florent, qui nous guide grâce au fil d’or. Pas de légèreté, pas d’impossibilités dans cette quête, Florent est immanence. Côté ville ce jeune professeur agrégé vit avec Louise. Autant cette dernière est ancrée dans la vie, altière, battante et patiente. Autant Florent se bat contre ses démons enfouis. Elle devine les fissures de Florent. Cet indélébile venu d’une enfance sans mère, décédée bien trop tôt. Ne reste que ce deuil, chape de plomb, qui ne peut s’accomplir. Aucun lâcher-prise possible. Et pourtant ! Dans le cimetière du Père Lachaise Florent ressent un magnétisme vif. Un ésotérisme à fleur de sens. Guillaume Apollinaire lui donne les clefs. Dix muses, entre la fable, le conte, le parchemin, il y a ce roman d’une rare intelligence, digne, certifié et humble. Alexandra Koszelyk écrit avec la pudeur des sages. « Une sorte de champ des possibles à la fois infini et vain. » « Ma mère peut ressembler à Lou et à Madeleine » Le fils de la muse : « Je suis celui qu’on ne voit pas, je fais partie du décor, du paysage, je grandis sans que personne ne me remarque… » Florent progresse. Les muses entonnent les vers d’Apollinaire. Florent pénètre dans ses propres mystères. « Grâce à la vie du poète, à ses écrits, je m’affranchissais désormais de mes anciennes souffrances, elle dissipait ce vide qui me hantait depuis l’enfance et dont je n’avais jamais cicatrisé : l’absence de ma mère. » Tout converge en rythme d’apothéose. « Ton père fut un sphinx et ta mère une nuit. » Les poèmes d’Apollinaire s’accrochent à la trame. Tel le radeau de Géricault, tel ce qui va advenir. Après l’envol des corbeaux, viendra le temps du nouveau monde. Florent s’initie, seul au charme fou de l’intrinsèque. « La chanson du mal-aimé » » Des hymnes d’esclave aux murènes. La romance du mal-aimé. Et des chansons pour les sirènes. » est le plein de midi de ce livre tremblant, bleu-nuit et limpide. « Ne plus être un apatride, revendiquer sa terre, connaître la fraternité des hommes, ses compagnons d’armes. » Prenez soin les amis, de « L’hommage à Guillaume Apollinaire » de Blaise Cendrars en 1928. « La dixième muse » est parabolique. C’est un roman qui fera date tant son perpétuel est entre vos mains. Un livre magistral. Publié par les majeures Éditions Aux forges de Vulcain.

 

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