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L'élégancedeslivres
18 février 2023

Dérive des âmes et des continents Shubhangi Swarup Traduit de l'anglais (Inde) par Céline Schwaller Éditions Métailié

Dérive des âmes et des continents - 1

Dérive des âmes et des continents

Shubhangi Swarup

Traduit de l'anglais (Inde) par Céline Schwaller

Éditions Métailié

« Dérive des âmes et des continents » est né depuis la nuit des temps. Tant sa beauté est socle. La poésie est un talisman. On ressent les forces spéculatives, l’intime-épopée, la vertigineuse lumière, mystique et viscérale.

Deux jeunes êtres dans l’aube de leur mariage apprennent la conjugaison sensuelle et vierge encore. Sur les îles Andaman où la nature ordonne tout.

Cette fable-conte, entre l’Himalaya et l’océan Indien est transcendante. Ici, tout est déambulation, parchemin de paraboles. La trame est superbe, fiancée à l’essentialisme.

« Semer des graines, uniquement pour déraciner. » « On trouve toutes sortes de fleurs et de fruits sur un seul arbre, des jonquilles et fleurs de lotus aux orchidées, des pommes et des pastèques aux humbles noix de coco. Tout est possible car rien n’est impossible ».

On reste attentif à l’entendu, aux chuchotements, à la volupté. La nature est déesse et maîtresse. Les personnages qui gravitent sont des emblèmes. L’onirisme est apothéose.

« Entouré de ténèbres, Platon s’était accroché aux couleurs. Il rêvait en couleurs. Il leur parlait. Il vivait à l’intérieur d’elles ».

La boucle même de la vie, ce qui fusionne et encense les vénérables échappées de l’autrice, Shubhangi Swarup, parée de l’Inde, rassemblant l’épars pour mieux nous éveiller encore et encore. L’inde métaphysique où le cartésien n’est pas loi. On lit en dévorant les pages nourricières. On est en fusion dans cette litanie, cette source et qu’importe si, ici, tout est magie, rêves, images et quintessence. C’est l’essentiel qui bat ici, comme du linge frais claquant au vent, au bord même du monde et des cosmopolites regards.

Ce serait comme une lecture tracée dans le contre-jour où les ombres seules assignent, « à la faveur de l’obscurité, des transformations radicales se produisent ». « La pluie se met en colère, même quand je ris ». « Au fil de son histoire, Katmandou a vu se succéder de nombreux royaumes prospères sur les berges de la Bagmali ». « Les nuits de pleine lune, elle était l’esprit d’un océan ».

Le récit est dentelle, myriade, soupir, murmure et caresse. Un périple-monde, la Canopée et la nature qui perce l’écorce de nos surdités. L’Inde-cachemire et diapason, l’âge éternel et les vergers du temps. « À l’extérieur la nuit est un fantôme, le fruit de l’imagination de la neige ».

L’ethnologie en prière, la soif de l’un et le salvateur de l’autre. Des miracles de mots et d’êtres qui relèvent notre visage vers les cimes. Comprendre ce livre, c’est apprendre à vivre. Traduit de l’anglais (Inde) par Céline Schwaller. Publié par les majeures Éditions Métailié.

 

 

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