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L'élégancedeslivres
12 mai 2023

Ironiques les abîmes ultimes Dalibor Frioux et Valéry Molet Préface de Paloma Hermine Hidalgo Éditions SANS ESCALE

Ironiques, les abîmes ultimes de Dalibor Frioux et Valéry Molet — Sans  escale

Ironiques

les abîmes ultimes

Dalibor Frioux

Valéry Molet

Préface de Paloma Hermine Hidalgo

Éditions SANS ESCALE

Ironiques, les abîmes ultimes de Dalibor Frioux et Valéry Molet — Sans  escale

Mon avis :

Soulignons cette sublime collection : Poésie et Philosophie avec le concours financier de la fondation Jan Michalski.

Cet écrin entrelacs « Ironiques les abîmes ultimes » est une marelle entre ciel et terre. Le deuxième recueil de cette série remarquable et précieuse.

Les morceaux d’architecture comme des nuages qui filent dans le ciel. Le mot dans sa plus exacte prononciation.

Une préface relevée, explicite et de haute voltige de Paloma Hermine Hidalgo. « Un tel livre vide son lecteur de lui-même, le conduit à aller vers l’autre, dont la jouissance précède l’acte de lecture – et, abîme ultime, dépend de lui ».

Dalibor Frioux et Valéry Molet sont doués. On ne sait lequel place la majuscule, le sens et le plein. La volonté de dire et de déposer l’intrinsèque sur les pages. La philosophie comme essence, dentelle, pouvoir et doctrine. La poésie comme une pièce maîtresse ordonnée et souveraine.

La source est vive, spéculative et libre. Ici, c’est la rémanence qui emporte la mise. Le don inné d’une connivence entre passeurs du verbe. On ressent toute la latitude et la profondeur. Tous ces fragments ouvrent et mènent aux gestes et à la perspective d’un langage humble et sincère. L’œuvre qui se créée, poème et texte, le grand fleuve merveilleux capable de nous émouvoir. Étreindre nos regards et la matière ardente et audacieuse. Tel est l’enjeu de cet écrin.

Ce pourrait être comme une conversation sur un coin de table, les feuilles posées à plat, prêtes à éclore de mots et de ressentis, de fusion volcanique et d’herbe fauchée en plein pré. Le désarroi d’un amour et le cynisme qui attise l’ironie. Mais la grandeur dépasse tous les entendements. Et c’est la vie qui rayonne ici. Avec ses contradictions, ses passions, ses effluves et les mains en pleine terre des désarrois du monde. Écrire la rusticité de l’ironie, en faire une nappe sans aucun pli. Le verre de vin ou d’eau serait à l’instar d’une poésie salvatrice. L’ordre du monde et des choses. Les déambulations dans Montreuil ou en Bretagne. On aime « Les surfeurs sur la plage de sainte-Barbe ». La réalité comme un voile devant la beauté. Le conte philosophique de Dalibor Frioux en final est crissant comme de la glace. Ce serait comme l’éveil, celui d’un enfant dans le vrai monde qui découvre les cruautés de notre vaste humanité. Ici, pas d’hédonisme, mais l’implacable vérité. Le mal d’une terre sans philanthropie ni altruisme. « Qui peut encore croire que le ciel est aussi bleu qu’il a été à Auschwitz, la vie aussi belle qu’à Hiroshima, l’histoire aussi rose que l’esclavage des noirs ».

Essentiel et brûlant, inépuisable, le monde et ses batailles rangées, ses amours et ses chemins de traverse. « Il en est des amours comme de la chevillette / Qui chut : il suffit de ne pas relire le conte / pour que vainque la simplicité des choses / Et l’approximative éternité de nos enlacements / Tes bras sont deux belles cordes d’une guitare tzigane ».

L’amour exaltant et exalté. La fuite du temps, et les poèmes s’effeuillent du bout des doigts subrepticement. « Derrière le bleu gèle un bleu plus gai encore / Et la trace d’un destin sans affaissement ».

« Car l’amour est toujours public comme une vague / Sur les galets ou l’empreinte de ton pied sur le sable / Pleinement émouvant ». « Je voudrais être réel / Pas étendu sur le sol /Plus happé que rampant ».

Prenez soin de la page 35 ! « La tulipe et le vin de Perse ». (Hommage à Omar Khayam et Sadegh Hedayat). Poème-litanie, sceau et la plénitude des importances. Le sablier épicurien et l’or des mathématiques. « Comme le roi de Babylone / Qui inventa le jeu d‘échecs / D’après tes mouvements savants / Il me faudra concevoir un nouvel échiquier... ».

D’une haute contemporanéité, ces fragments sont l’argile qui façonne la beauté. La transparence qui cherche la voie, car ici tout est lumière et liberté d’écriture.

L’un est agrégé de philosophie : Dalibor Frioux, l’autre est écrivain et éditeur. Entre eux le mimétisme des choses entendues et de concorde. C’est en cela que ce livre est un incontournable et un outil de méditation pour les étudiants (es) en littérature. Publié par les Éditions SANS ESCALE.

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