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L'élégancedeslivres
23 janvier 2021

Arnal et la Gauchère Myette Ronday Éditions Complicités

Arnal et la Gauchère

Myette Ronday

Éditions Complicités

Frénétique, magnétique, puissant, « Arnal et la Gauchère » est un kaléidoscope historique, empreint d’un régionalisme hors pair. C’est aussi un thriller mené d’une main de maître. Myettte Ronday pose ses protagonistes à l’instar d’un jeu d’échecs. L’heure est grande et certifiée. Captivante, l’histoire se passe en 1425 et 1475. L’écriture est fidèle à l’époque, elle scelle l’ambiance du récit. On a la vive impression d’être en transmutation dans le Moyen-âge après la guerre de Cent Ans dans ce trouble marécageux et angoissant des habitus rugueux et imprévisibles. L’ésotérisme et les croyances changent la donne, le charme opère la fusion. « De quelle histoire sors-tu ? chantonnait Zébélie à la chatte endormie. -Demande-lui plutôt dans quelle histoire elle nous entraîne, relevait Alays, sa demoiselle de compagnie. » Zébélie et Alays sont siamoises de cœur. Elles grandissent ensemble pourtant sui différentes, si imprévisibles. Zébélie de Caussade, fille de Raymond de Caussade, effrontée, sale, et incertaine, mais libre, si libre. On aime sa fragilité enfouie, ses mystères et malgré le fait qu’elle soit cette petite châtelaine, on a le regard tourné vers Alays fille illégitime du seigneur Déodat de Barasc de Gréalou qui sera liée en amour fraternel avec Zébélie jusqu’au mariage de Alays avec Antoine d’Hébérard. On ressent la même ambiance que dans le roman d’Umberto Eco « Le nom de la Rose ». L’histoire monte crescendo. Arral d’Ébérard vient de mourir. L’ultime aura du prieur de d’abbaye de Neule s’est évaporée. Corps et esprit disparus. Que va-t-il se passer ? Attendez… Ce roman palpitant détient le secret d’un entre monde. Le secret cathédrale, levier d’un ésotérisme, d’un mystère hors du temps et de l’espace. Ecoutez la voix de Myette Ronday. « A l’époque où Guillaume d’Ays, Zébélie, Alays, Mathurine et les affreux vivaient au repaire de Larganol. Mais aussi avant, après et dans l’entre-temps…. Mascaroze la Maure accompagnait intimement ceux qui s’affranchissaient d’un petit et d’un grand passage. » L’évènementiel est un cercle. On avance subrepticement dans cet entrelac où les protagonistes vont s’aimanter dans ce qui dépasse tout entendement. « Un berceau taillé dans un tronc de saule, en forme de petite nef, dont Zébélie disait qu’il avait permis à sa fille de flotter bravement sur tous les remous de son destin… » Finamande…. Fille de Zébélie qui détient le fil d’or du secret… Le Quercy est enchanteur, pictural et socle. Il arrime ce grand récit au magistral. Myette Ronday délivre le mystique moyenâgeux. On ressent les embruns de ce temps où les forces intérieures étaient conductrices et implacables. Écrite en douceur, aérienne, c’est la beauté de la trame qui élève ce récit dans les grandeurs. Que va-t-il se passer ? L’épars égaré dans l’obscurantisme, le labyrinthique. Envers et contre tout Myette Ronday donne la vie et délivre un récit lumineux. « Arnal et la Gauchère » est méritant, captivant. A noter des références historiques, des idiosyncrasies, qui élèvent le roman vers des sources confirmées. A lire au coin du feu ! Prendre le temps d’admirer la première de couverture qui est symbole « Couple » de Montessat Gudiol Corominas (1933-2015). Le rouge sera votre guide. Magistral. Publié par les Éditions Complicités.

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