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L'élégancedeslivres
9 août 2022

Le Bord du monde est vertical Simon Parcot Éditions Le Mot et le reste

Le Bord du monde est vertical

Le Bord du monde est vertical

Simon Parcot

Éditions Le Mot et le reste

En lice pour le prix Hors Concours des Éditions Indépendantes 2022/2023

Le Bord du monde est vertical

Mon avis :

Une cordée initiatique !

Une déambulation vertigineuse !

Simon Parcot habite son roman. Des chemins de Compostelle et de Stevenson en solitaire, l’Himalaya puis la vallée sauvage du Vénéon, son premier roman est un périple riche de palpitations et de sens. Ici fusionne le charme fou de l’authenticité .

L’écriture est un rideau de neige. Sa force, une tasse de thé brûlante par grand froid. Sa fraternité, le regard de l’ami. L’histoire, la nature qui excelle.

« Le bord du monde est vertical » est d’ apprentissage et de ténacité. Au cœur de la vallée des glaces, c’est l’hiver, la rudesse et l’austérité. Pas dans la neige glacée, la Cordée assigne la solidarité, l’entraide, le secours et la débrouillardise. Cordée toute de concorde, gestuelle millimétrée, deux chiens Maïra et Zéphir, Ysé, la seule femme et trois hommes, Gaspard (le patriarche) Vik, et Solal l’impétrant et le pur. Ils avancent à l’aveugle dans cette tempête de neige, rejoindre le Reculoir, l’ultime hameau perché sur les cimes. Plus d’électricité, le Père Salomon les attend.

« Ensemble, ils tissent des phrases, rassemblent les morceaux épars de l’expérience pour y déceler un sens, inventent les prémisses d’un nouveau monde, brodent du mythe à la surface du réel, mythes, qui, des siècles plus tard, deviendront histoires et se diront, ensuite, dans les écoles et les livres. »

Le Père Salomon conte le Graal des sommets, la Grande Mystique, la vénérable ascension , « roche et gel en guise de ciel : voici la Montagne sans sommet, voici le Bord vertical du monde. »

Gaspard est fébrile, impatient. Il écoute les dires du Père Salomon, l’escompte hyperbolique du futur, et sait qu’il va tenter cette quête, edelweiss utopique, perles du ciel, quartz-à-âmes,  les bijoux des anges . Gaspard va partir. Avec lui, Solal, inexpérimenté, vaillant mais inquiet. Fragile dans cette ascension qui ne cède rien aux gerçures sur les mains et aux risques, épreuves et endurance.

« Quoi ! Le Gamin ? Il manque d’expérience, tu vas le terrifier…. Il fera un compagnon de cordée idéal… - Mais sache que s’il arrive la moindre chose au Gamin, la moindre rayure de pierre sur le casque, tu mettras plus les pieds sur ce parquet et tu goûteras plus jamais au brûle-gorge. »

Le récit enfle crescendo, adrénaline fois mille, la neige poudreuse, le regard en bataille, berceau des émancipations. L’idéal à flanc de roche, l’effort assoiffe le rêve le plus insensé. Ce livre, toit du monde, concorde et alliance, souverain, est l’humanité faite homme.

Le lecteur (trice) rêve son propre sommet et fait sienne la gloire de cet écrin qui ensorcelle et œuvre à la transmutation. Ce futur grand classique qui acclame le choix est dévorant de libre-arbitre. Son halo est le vaste du monde. Céleste et grandiose il est un hymne à la liberté, au courage, « Par nous l’univers se teste, se déploie et s’essaie ».

Essentialiste, pétri de camaraderie, « Le Bord du monde est vertical » est le macrocosme. Un livre viril et poignant, une bouffée d’oxygène. Publié par les majeures Éditions Le Mot et reste. En lice pour le prix Hors Concours des éditions indépendantes.

 

Mon avis :

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