Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'élégancedeslivres
9 octobre 2022

Iochka Cristian Fulas traduit du roumain par F. & J.-L. Courriol Éditions La Peuplade

Iochka de Cristian Fulas - Grand Format - Livre - Decitre

Iochka

Cristian Fulas

Traduit du roumain par F. & J.-L. Courriol

Éditions La Peuplade

Iochka de Cristian Fulas - Grand Format - Livre - Decitre

Merci beaucop aux éditions La Peuplade, Julien Delorme & l'agence littéraire Trames pour l'envoi de ce roman culte.

Iochka de Cristian Fulas - Grand Format - Livre - Decitre

Mon avis :

La Roumanie, les Carpates, élèvent leurs miscellanées. Une vallée macrocosme riche d’êtres extraordinaires. L’impression fabuleuse d’être en transmutation au cœur d’une épopée criante de sincérité, vivifiante comme le pain qui gonfle sous un tissu, émouvante et vertueuse.

Lire ce roman-monde c’est grandir, étreindre, pleurer et rire. Retranscrire pour nos mémoires l’exemplarité des hôtes des pages. Tout, ici, est cette compassion accomplie pour la vie-même. L’importance des petits riens et des pudiques gestuelles. L’intégrité et la loyauté, l’amour et les endurances aux blessures.

On aime Iochka, cet homme assis sur le banc des résurgences. L’histoire, pas à pas, mot à mot, est une déambulation dans cette ère en noir et blanc (mais que c’est beau!). Dans cette vallée solitaire, cercle infini des mansuétudes. Iochka, sa vie laborieuse, de droiture et la loyauté à fleur de peau. Les mains opératives, rugueuses, noires et divinement belles. Il laisse le passage aux souvenirs. Le dos courbé et l’âge vénérable. Lui, et la guerre et la rugosité des épreuves. Les criantes oppressions et le bourreau Ceausescu. L’aurore-boréale aimée : la belle Ilona.

« Elle a demandé à voix basse quand il allait partir, lui a brusquement recouvré la parole et lui a parlé de la vallée, du ruisseau, de la colline qui devenait d’un coup une haute montagne et protégeait le monde, il lui a parlé de la beauté inouïe, de la paix des montagnes, d’une famille et d’enfants... »

Le langage est intrinsèque, à l’instar du linge frais claquant au vent . Le regain des alliances et l’ aurore assignée aux dires. Les théologales heures des retrouvailles avec le pope dont on aime la simplicité et la parole juste, imagée et lumineuse. Elle, l’épouse fusionnelle, l’amour chevet et les draps froissés d’ardeur et de sueur. Les conjugaisons apprises et comprises. Les mains lianes et la cartographie des corps qui devinent le passage de l’écluse.

Le grand homme Ceausescu qui bouleverse les sillons d’une vallée pourtant protégée des aspérités.

« Les choses avaient changé depuis que le régime avait lui-même changé et que le grand homme était mort avec sa femme un jour de veille de fête. C’était un rude hiver dans la vallée. »

Iochka, le verre à la main comme une passation de force et d’amitié. Eux et lui, camarades à jamais. L’entraide surpassée par l’élan de magnanimité. Il regarde la vallée et voit les merveilles dans le tremblant des miettes de pain. Dans le minuscule mouvement d’un brin d’herbe. Il sait.

« Et chaque conversation devenait une tour de Babel. »

La vallée où l’on trinque plus vite que l’on parle. Dans cette attitude qui brise les apparences et acclame la belle fraternité. Vallée valeureuse où la connivence est une vertu. Une barrière symbolique protège cette fratrie soudée. L’union fait la force !

La trame majestueuse de Cristian Fulas est olympienne, posée, sans un pli aucun, comme une nappe dressée pour les jours de fête. On est en élévation. Le chant si certifié qu’il est aurore. Une vallée solidaire où chacun est une veillée au coin du feu pour l’autre.

« Qu’est-ce que le monde sinon une multitude de gens rassemblés ? »

Le contremaître, le docteur, iochka, Ilona, leur enfant, le seul, accompagné par tant d’amour.

« Iochka » homme et rive, livre et perpétuel, la fusion de la noblesse des sentiments et des constances. Car oui, c’est ici le levier de ce grand livre, chef-d’œuvre, vecteur d’humanité et d’amour universel. La noria des destinées, le pain pour la faim et l’eau pour la soif. Cimes d’une vallée Alcazar, l’exemplarité spéculative.

« Iochka », inépuisable, d’une compassion infinie pour l’intégrité et la rectitude est la preuve même de la beauté. Plus rien d’autre ne compte que de prendre à pleines mains ce livre cardinal.

Une chance infinie allouée à la magistrale et perfectionniste traduction du roumain par F. et F.L. Courriol, binôme salutaire.

Publié par les majeures Éditions La Peuplade.

Publicité
Publicité
Commentaires
L'élégancedeslivres
Publicité
Archives
Publicité