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L'élégancedeslivres
12 octobre 2023

Une forteresse de roseaux Corinna Geptner Collection La Sentinelle Éditions La Contre Allée

Une forteresse de roseaux - La contre allée

Une forteresse de roseaux

Corinna Geptner

Collection La Sentinelle

Éditions La Contre Allée

Le 20 octobre en librairie

Une forteresse de roseaux - La contre allée

Mon avis :

« Une forteresse de roseaux », parabole empreinte de rémanence.

Une capacité de résistance, malgré le vent qui courbe les tiges verdoyantes.

Métaphore de l’Histoire et des turbulences.

La mémoire conjugue les mots sur les maux. Larmes d’encre.

Retenir de ce grand texte puissant, la déambulation intrinsèque, formidablement essentialiste.

Corinna Gepner rassemble l’épars. Les ombres comme des signes. Les photographies qui figent le passé.

Le rappel pavlovien, insistant qui ne demande qu’à renaître. Dans cette langue d’exactitude, surdouée, sans ce trop-plein qui épuise le regard. « Les strates de la mémoire ».

« {D} écoloniser la construction de la vérité, pour apprendre à lire les vraies histoires dans le monde ».

« Certains photographes sont compris qu’il y avait quelque chose à montrer du prix de l’existence humaine, ici, ou là. Avant que ».

Écrire ainsi, la Babel résurgence, le désir de vérité, « le décryptage du vrai », la polyphonie des voix comme une muraille qui tremble et flanche. Les roseaux comme l’épiphanie de la parole.

Lire, retenir, étreindre, « la guerre, si je regarde bien, est tout autour de moi. Comme une constante. Et cette violence spectaculaire . Je suis née à Paris, c’est là que j’ai grandi et que je vis. Pourtant, je ne peux pas m’y déplacer sans un plan. Ma boussole intérieure ne cesse d’osciller. À croire que quelque chose de l’espace qui m’entoure m’est étranger. Considérer le natal comme le lieu d’exil ».

L’électrochoc des voies de traverse. Retenir, ces cailloux semés sur un périple qui octroie les battements de son propre cœur. Conjugaison mémorielle, l’arborescence d’une philosophie quasi initiatique qui tourne le regard vers le monde. L’exil intérieur comme une chapelle. Perdre son adresse intime et sentir combien tout provient du lien générationnel.

Les roseaux entrelacs, la forteresse, « cailloux sur des tombes ». « Le vent secoue les arbres devant ma fenêtre ».

La Shoah comme une larme de sang. Corinna Geptner est le point de lumière d’un texte profondément humaniste, crucial et confident. Le langage souverain, théologal et bercé de lenteur et de raison.

Confondre le passé, ses conséquences sur la glace qui se fissure encore. Le devoir de prononciation de ce qui fut des siens et de l’Histoire qui tisse encore les feuilles de roseaux.

Après le magnifique « Traduire ou perdre pied », collection Contrebande, Corinna Geptner acclame la voix matrice. « States de temps ». « Croissant de lune bleu. Brillant au fond d’une caverne ».

« Une forteresse de roseaux » est intemporel. La marée-basse où tout advient.

Publié par les majeures Éditions La Contre Allée. Collection Sentinelle.

 

 

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