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L'élégancedeslivres
29 décembre 2023

Solal ou la chute des corps Louis Vendel Éditions du Seuil

Solal ou la chute des corps - Dernier livre de Louis Vendel - Précommande &  date de sortie | fnac

Solal ou la chute des corps

Louis Vendel

Éditions du Seuil

Solal ou la chute des corps - Dernier livre de Louis Vendel - Précommande &  date de sortie | fnac

Mon avis :

D’ombre et de lumière, un hymne à l’empathie.

Un livre profondément intime.

Le sceau d’une amitié particulière, irradiante et sublime.

Ce livre est une certitude, ce qui résistera au vent des épreuves. La preuve des possibles. L’histoire vraie d’un homme, « Solal ou chute des corps », sensible, tenace, intranquille.

Ici, la trame est dévorante d’amour fraternel. Écrire, afin de rendre justice à Solal. Conter cette relation quasi charnelle, puissante. Louis, le narrateur et auteur, clame son ami. La littérature en posture de levier. Sans pathos aucun, le déroulé d’une existence chaotique. Solal est très malade. Le récit est véritable, donc unique. Solal existe et Louis Vendel rassemble l’épars. Louis et Solal se connaissent depuis qu’ils ont vingt ans. Une compréhension commune, la connivence innée, l’épiphanie du soutien. Un adage : Ne jamais se désolidariser de Solal. Il est bipolaire. Fragile et mélancolique, en proie à ses démons intérieurs. Un ressac d’écumes et de violence, souvent. La tristesse aux abois. La vie à l’instar d’un élastique tendu, prêt à céder.

Le corps, une muraille fissurée. Solal est vulnérable, beau et tragique.

« En phase basse, il n’est pas suicidaire, ni apathique, mais moins vivant, moins énergique. Il dort et mange beaucoup. Laurence (sa mère), appelle ça les périodes « gros chat ». C’est lorsqu’il ne sait plus qu’il est bipolaire qu’il le devient vraiment ».

Louis conte. Louis est touché en plein cœur. Louis cherche le puits de lumière pour son ami. Solal, dans les phases hautes, les torpeurs intestines, les prises de risque. L’allumette qui lui brûle les doigts. L’incommensurable déséquilibre. Solal est une toupie qui tourne dans tous les sens. Il frôle l’abîme. Il se heurte aux rochers. Il souffre et vit à 100 à l’heure. L’alcool et les embrouilles. Le paroxysme d’un trouble mental, Solal est un funambule sur le fil de sa vie. Le vide sous lui. Louis est fautif. Lui qui a entraîné Solal à boire une bière, puis deux, en période de calme. La bipolarité est un tango d’hiver. Les pieds glacés de froid et d’angoisses, sont les maîtres de la danse.

Louis enquête. Il rassemble les morceaux d’un puzzle, Solal au centre. Comprendre, suivre la piste, ne jamais lâcher la main de l’ami.

Transcrire ici, un cœur qui bat, des lèvres qui pleurent et le désarroi de Solal qui va chuter tel Icare du balcon.

« Détricoter les relations familiales pour essayer de mieux cerner la complexité du personnage. »

Les amis socle et murs porteurs. Jamais Solal ne sera seul même éloigné.

« C’est là que la bravoure se mesure à la capacité d’adaptation. »

Solal va se battre contre lui-même. Atteindre la rive du bout du doigt, reculer, conjuguer le verbe vivre avec la bipolarité. Lire, étreindre les vastes pâturages littéraires, chercher sa voie, son chemin de traverse. Entre le haut et le bas, le vide et le plein, les larmes ou les rires. Affronter ses souffrances au rythme soutenu d’une course en pleine vitesse.

« C’est amusant de penser que son rêve de tour du monde à peut-être germé là, au plus bas de sa phase la plus haute. »

Louis gagne du terrain, poursuit CE livre. Une bougie qui vacille encore, juste un peu. La fusion en mimétisme, il est gémellaire, le vent qui pousse dans le dos, Solal, son ombre devenue.

« On sait tous les deux que, même si l’un de nous partait sur un autre continent, on se retrouverait des années plus tard comme si l’on s’était vus la veille . »

Solal garde pour bagage, sa maladie sournoise. Une bête sauvage prête à mordre. Solal apaise le risque, prend sa part de chance, et comprend la caresse rédemptrice. Faire le tour du monde, atteindre la voûte lactée. Comme son père Philippe, son double cornélien, mais lui en bateau et sur les océans.

« Solal pleure d’une tristesse très belle. Cet appel du large, cette envie de dévorer la terre, tout revient. »

Louis écrit le mémoriel, Solal et ses blessures, Solal et ses épreuves. L’hommage roi pour son frère de cœur.

Ce livre est un herbier de tendresse et de ténacité. Louis écrit l’éphéméride d’un être éperdument malheureux qui doit pour résister affronter les vents contraires. C’est un récit d’une tristesse noble et d’une humanité si belle qu’elle prolonge l’heure de l’écoute. Louis devenu « l’arbitre de ses souvenirs. »

Crépusculaire, magnétique, ce premier roman digne d’un génie évident excelle de sentiments. Un livre salutaire, bouleversant qui accroche ses bras autour de votre cou.

Une marelle entre ciel et terre. Inoubliable, pétri de tendresse et d’attachement.

Publié par les majeures Éditions du Seuil.

 

 

 

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